Depuis un arrêté de décembre 2005, tous les animaux nés à partir du 1er juillet 2010 doivent être identifiés électroniquement par une puce basée sur la technologie RFID. Le but : améliorer la traçabilité de la viande, du lieu d’élevage des animaux à leur lieu d’abattage.
Cette mesure devait permettre d'éviter des scandales alimentaires tels que la crise de la vache folle. Mais cela n'a pas empêché qu'éclate l'affaire de la viande de cheval Spanghero.
Retour sur l’affaire qui a remis en question la traçabilité de la viande.
8 février 2013. Le scandale « de la viande de cheval » éclate dans plusieurs pays d’Europe. La France en fait partie. La FSA (agence britannique de sécurité alimentaire) assure avoir trouvé de la viande de cheval à la place du bœuf dans des plats surgelés. Des dizaines de supermarchés et sociétés les retirent par précaution.
À la base du scandale, une commande effectuée par la société Spanghero auprès d’un intermédiaire chypriote (Draap Trading), qui sous-traite celle-ci à un trader des Pays-Bas (Windmeijer Meat trading).
Ce dernier se fournit dans un abattoir roumain (Doly-Com), à des prix défiant toute concurrence. Un abattoir qui confirme avoir respecté les normes européennes.
La viande arrive à Castelnaudary (département de l’Aude), où se situe l’entreprise Spanghero. La société transforme la viande et fournit l’usine Tavola, qui produit les lasagnes pour Comigel, spécialiste de la fabrication de plats surgelés.
Tavola reçoit des centaines de tonnes de viande étiquetée « de bœuf » et fabrique 4,5 millions de produits pour diverses enseignes comme Findus ou Picard.
Quelques jours après la mise en circulation des plats, c’est bien du cheval qui est retrouvé à l’intérieur.
Après des semaines d’enquête, plusieurs cadres de l’entreprise Spanghero (qui aurait fait un profit de plusieurs centaines de milliers d’euros dans l’histoire) sont interpellés puis mis en examen pour tromperie et escroquerie en bande organisée.
Il est reproché à Spanghero d’avoir sciemment étiqueté « viande de
bœuf » sur de la viande de cheval.
« Spanghero ne pouvait pas méconnaître les prix du marché. Or, le kilo de viande a été acheté bien en deçà », a assuré Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l'économie sociale et solidaire au moment de l’affaire.
En somme, les puces RFID n'ont pas empêché un scandale d'envergure européenne. Celui-ci a prouvé une fois de plus que la question de la traçabilité des aliments reste essentielle,et surtout non résolue.
